La magie Maize and Blue

Pour cet article, la parole est à Erik:

Apres quelques hésitations, je me décidai enfin à prendre mes week-end américain en main, c'est a dire éloignés de mon lit. Là me vint l'idée lumineuse de quitter l'Etat de l'Illinois pour une contrée plus ensoleillée : le Michigan et son université légendaire à Ann Arbor.

Apres un voyage harassant qui me fit traverser les belles villes de Karamazoo et de Battle-Creek, j'arrivai juste à temps à Ann Arbor pour profiter du célèbre Studio 4, haut lieu du jeudi soir, dont Rémy nous a déjà fait savoir le plus grand bien.
Dans une cité où même les hélicoptères et les autobus arborent fièrement les couleurs de l'équipe de football, je me sentis quelque peu perdu. Le contraste avec Northwestern, université d'intellectuels (évidemment), et surtout à taille humaine tranchait singulièrement avec ce "go blue spirit" omniprésent sur un campus de 50000 étudiants.
L'acmé du jour fut de loin le match de basket-ball qui fut à tout point de vue ce qu'un français attend des US : une prestation exceptionnelle des cheerleaders et un score digne de la X3.
Je ne m'étendrai pas sur la difficile journée de samedi après un vendredi soir arrose dont par respect pour Rémy je ne parlerai point.
Seulement le scorekeeper ne peut rester plus longtemps dans l'anonymat. Ce sports bar renvoie le Crystal a une vulgaire taverne, et pour citer un commentateur de college basket-ball : " Je vous assure cette nouvelle classe de freshmen (première année) a de la profondeur ". Ces demoiselles donc, plus légèrement vêtues les unes que les autres, rivalisent d'ingéniosité pour attirer un sexe opposé en large infériorité numérique. Ce dernier essaie de résister mais vainement à l'image d'un Mike Haart - célèbre leader de l'équipe de football - ramené par deux blondes créatures jusqu'à sa voiture. Je n'en dis pas plus de peur d'attirer les hordes déchaînées des malheureux restés en France ou en Californie, qui n'ont pas su profiter de ce vaste et vierge territoire du midwest.

Le dimanche fut bien terne et, en terre américaine, point de telefoot, ni même de stade 2 pour l'égayer. Une courte visite à la bibliothèque se solda par une idée qui me coûtera sans doute mon PhD : augmenter notre nombre d'amis Facebook. A l'heure ou j'écris ces mots je suis devenu un utilisateur compulsif du réseau social et de sa moule - longue période consacrée à une perte de temps certaine - et je n'ai pas même le temps de vous parler des pizzas irakiennes heureuses au pepperoni ni du train du retour.